Communiqué du groupe LOCs – Lesbiennes of color
Combien de mortes faudra-t-il encore pour réagir contre les crimes de viols !
Nirbhaya, jeune étudiante indienne de 23 ans vient de succomber à ses blessures dues au viol collectif et agressions physiques violentes dont elle a été victime le 16 décembre dernier.
Nous, groupe LOCs, sommes attristées et en colère contre un crime qui n’a pas su être évité. Les gouvernements successifs n’ont jamais considéré les mesures tant revendiquées par les femmes et les féministes indiennes:
prise en charge et suivi des plaintes pour viol par les policiers qui trop souvent refusent de les enregistrer ;
procès et jugement des crimes de viols ;
augmentation des patrouilles et le déploiement d’une police féminisée dans les lieux publics
des sanctions plus fermes pour protéger les femmes victimes de violences et de harcèlements sexuels ;
l’application des lois en matière de foeticides et de crimes de la dot ;
ainsi que l’amélioration des infrastructures pour rendre les villes et rues plus sûres
Les responsables politiques doivent prendre des mesures concrètes et non pas se contenter d’’interdire le port « du jeans pour ne pas aguicher les hommes » ; culpabilisant, de fait, les femmes indiennes.
Pour que « l’India shining » rayonne aussi pour les femmes, une loi doit être votée et appliquée très vite ; même si une loi, seule, ne suffira pas à éradiquer la violence patriarcale érigée en féminicide institutionnel. Le sentiment d’impunité n’a que trop duré et le gouvernement indien devra répondre de sa responsabilité et proposer une politique volontariste qui puisse garantir la protection, la justice et la paix pour les femmes indiennes.
Toutes nos pensées vont à Nirbhaya et à toutes celles, partout dans le monde, victimes de violences sexuelles.
Toute notre solidarité avec les femmes et les féministes indiennes.
29 décembre 2012 par le Groupe LOCs
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« Mariage pour tous », quelle égalité ?
Pour nous lesbiennes politiques, dissidentes, résistantes à l’ordre établi, solidaires et actrices de nos vies, l’occasion du débat est à saisir tant il nous pose question.
A l’occasion du projet de loi relatif au mariage pour tous, on a vu ressurgir l’Extrême droite, la Droite et tous les intégristes religieux confondus. Prenant d’assaut Médias et pavés pour nous imposer leur vision du couple “naturel”. Tout comme s’est décomplexé un discours affichant des valeurs traditionalistes, homophobes, lesbophobes et transphobes.
Si nous combattons avec fermeté la sainte alliance (Extrême Droite, UMP, Civitas, et toutes les religions en France) lgbtphobes; pour autant nous nous permettons de ne pas nous réjouir de l’idée du mariage pour tous.
Alors comme ça le « mariage pour tous » équivaut « égalité pour tous » ?
Le « mariage pour tous », une fois acquis, nous offrirait une société qui serait plus égalitaire, plus équitable et donc moins réactionnaire, moins raciste, moins sexiste, moins lesbophobe ?
A qui bénéficiera l’égalité quand on sait que la France peine à combattre le sexisme et les différences de salaire à compétence égale entre les hommes et les femmes ? Quelle égalité quand on voit l’Etat impuissant face aux inégalités sociales et économiques, tardant à éradiquer le fossé entre les classes. Quelle égalité quand on continue à stigmatiser certaines populations? Quelle égalité quand les intégristes fondamentalistes font irruption dans le droit? Quelle égalité si le « mariage pour tous » entraîne la GPA, autre commercialisation des ventres de femmes pour fabriquer des enfants sur demande. Et dire que nous vivons dans un état de droit censé garantir l’égalité entre tous les sujets.
Le mariage même pour les personnes LGBTI, n’a rien de révolutionnaire !
En 1982, décriminalisation de l’homosexualité qui est un acquis social ; en 2012, nous assistons à une régression, une normalisation de l’homosexualité ?
Nous nous méfions des revendications supposées émancipatrices et qui ne portent en leur sein qu’un copier-coller de l’ordre hétérosocial.
Nous refusons encore et encore cette vision dogmatique qui se réfère encore et encore au code civil de Napoléon dont personne n’ignore son aversion pour le genre féminin.
Nous lesbiennes politiques, réinventons nos amours, nos relations, nos luttes, nos espaces pour que les femmes, les lesbiennes, et tous-tes les opprimé-e-s trouvent l’utopie de vivre en paix.
Pour nous lesbiennes politiques, la question d’une société ouverte et libre de tous privilèges masculins, abolie de toutes violences envers les femmes et les lesbiennes, reste une étape inconditionnelle avant de parler d’Egalité pour tous. Car tant que les sociétés patriarcales demeurent, nous refusons toute institutionnalisation de nos vies.
Comme nous refusons la dictature de l’hétérosocialité, ses schémas, ses modèles et exigeons l’indépendance politique, affective, psychologique.
Groupe LOCs (Lesbiennes of Color)
15/12/2012
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Ils nous violent comme ils pillent la planète.
Du Rwanda à la Bosnie, de Delhi au Val-de-Fontenay, de l’Assam à Trincomalee,
Le viol est une arme de destruction massive.
Tous les jours, en temps de guerre comme en temps de paix,
Nous comptons les mortes par milliers, victimes des hommes violeurs.
Le corps des femmes est le premier territoire colonisé.
Outil de domination privilégié du patriarcat capitaliste,
La culture du viol contribue à contrôler les peuples, à militariser le monde,
à piller la planète.
La culture du viol
formate le féminin/masculin via un système de terreur précisément construit, transforme les femmes en objets sexuels et les hommes en agresseurs inhumains,
et nie la valeur réelle humaine et écologique pour établir le système marchand prédateur où seul n’a de valeur ce qui a un prix.
La privatisation des ressources, soutenue par la corruption de nos politiciens, renforce l’état policier, bras armé des banquiers,
au détriment des peuples et de la Terre.
Impunité des criminels, culpabilisation des victimes, pas de justice,
La culture du viol détruit les femmes, salit les hommes,
Et contribue directement à la destruction de la planète.
Nous sommes toutes survivantes – ENSEMBLE plus jamais peur
Décolonisons nos corps, prenons l’espace public, accusons les coupables,
STOP à la culture du viol
STOP à la destruction des femmes et de la planète
REVOLUTION FEMINISTE INTERNATIONALE
Unissons-nous pour cultiver la PAIX
…
They rape us the same way they rape the planet.
From Rwanda to Bosnia, from Delhi to Val-de-Fontenay, from Assam to Trincomalee,
Rape is a massive destruction weapon.
Everyday, in times of war as in times of peace,
We count our dead sisters by thousands, victims of rapists men.
The body of women is the first colonized territory.
Favorite domination tool of capitalist patriarchy,
rape-culture contributes to control all nations, to militarize the world,
to ransack the planet.
Rape-culture
formats the feminine/masculine through a terror system precisely built,
transforms women into sexual objects and men into inhuman aggressors,
and denies the true human and ecological value to establish the market system in which only what has a price has a value.
The privatization of resources, supported by our corrupted politicians, strengthen the police-state, armed servant of the bankers,
at the expense of All Nations and the Earth.
Impunity of the criminals, making-guilty of the victims, no justice,
rape-culture destroys women, degrades men,
and directly contributes to the destruction of the planet.
We are all survivors – TOGETHER no more fear
Let’s decolonize our bodies, take public spaces, blame the culprits,
STOP rape-culture
STOP to the destruction of women and the planet
INTERNATIONAL FEMINIST REVOLUTION
United to cultivate PEACE
LOCs – Janvier 2013